Hymne à Astarté


Ô Astarté, déesse superbe
dont la vulve est une lampe
dans la nuit,
où se brûlent des milliards d'astres
ainsi que des papillons
avides ce connaître son mystère,
tu es le jour où tout est possible,
aussi bien les grossesses des déesses
que les naissances des roses!


Par ta grâce, Priape devient
le chantre du jardin de jeunes filles
et le gardien ivre des vergers
où s'épanouissent somptueusement
les jeunes femmes
aux fesses pareilles à des pêches merveilleuses
et aux seins semblables à des coupes de soufis,
pleines jusqu'au bord
de vin de Perse!


Je suis moi-même
le souverain des rossignols
qui te chantent aux crépuscules mystiques,
dont le souffle embaume
dans mes cheveux,
et dont le baiser est plus chaud
que le baiser de la Bien-Aimée,
car il véhicule tes arômes,
ô sublime déesse,
et ton ardeur de soleil couché
dans le désert
et ta splendeur de lune levante!
Ô Astarté,
ton sexe est le sceau de Suleïman,
apposé sur la porte de l'Eden,
dont les deux battants en or massif
sont tes grandes lèvres,
par où je pénètre
dans le temple de ton corps
et dans le saint des saints
de ton âme,
ton plus secret sanctuaire,
d'où procèdent tous les mondes possibles
comme la lumière de la terre
procède de la masse en feu
de notre soleil!


Ô Déesse Suprême,
Mère de tous les dieux,
juifs, chrétiens et musulmans,
ainsi que du Shiva des Hindous,
de l'Adonis des Chypriotes
et de l'Attis des Phrygiens!


Ô Grande Déesse de la nature,
agrée cet hymne
de tous tes enfants
qui prient en toi
et se reconnaissent dans ta Beauté!


MELODIES DE THYM ET DE ROMARIN

RECUEIL INEDIT. NOVEMBRE 2004