Mort et Naissance du Soleil
Le soleil est tombé
parmi les épis fauves!
Et de grandes flammes sans fumée
s'échappent du grand prodige,
semblables aux avoine folles
et au foin embaumé de l'été!
Des gerbes d'astres naissent
dans la soirée turquoise!
Et dans les aires à battre le grain,
les Déesses et les Dieux
de jouir de la volupté
et des délices à eux offertes
par le soleil de Juillet,
défait sur le champ de bataille
des sons, des lumières et des parfums!
Oui, dans les vastes aires, les jeunes femmes,
douces comme des gâteaux au miel,
se donnent à Pan,
à l'ombre des gerbes de blés!
Et le Dieu, vieux comme le monde,
chante sur sa syrinx
ses solaires amours avec les Nymphes des bois
et les Naïades!
Et les rudes bergers
de célébrer l'agreste Pan
en rivalisant de belles mélodies
sur leurs flûtes de roseau!
Chacun d'entre eux
invente un poème
qu'il immole, ainsi qu'une prière,
sur le bûcher des invocations célestes
et des incantations de soufre jaune
et de cinabre vermeil!
Le soleil se meurt!
Le soleil est mort!
Le soleil renaît!
Et le voilà que, sous sa forme nouvelle,
il se lève déjà
sur une terre réconciliée
avec ses enfants, les Aèdes Sacrés,
et où les travailleurs des champs
mangent le pain d'or
de l'abondance
et boivent le vin joyeux
du Soleil,
ce Dieu aux noms multiples
et aux métamorphoses innombrables,
seul mortel parmi les Divinités!
ENDYMION ET LA LUNE
RECUEIL INEDIT. JUILLET 2006