Atalante
Ô belle Atalante,
toi dont la face
n'a jamais été flétrie par la souffrance,
ô toi qui, à l'image de Bacchos,
ce Mangeur de raisin
et ce Buveur de vin,
n'as jamais connu de chagrin,
agrée cet hymne
venu de moi
qui n'ai fait toute ma vie
que pleurer,
de moi qui n'ai jamais cessé
de me lamenter sur ma propre misère
et la misère d'autrui!
Car c'est une joie incomparable
pour un chrétien,
dont l'angoisse est l'état permanent,
que de se sentir soulagé
du poids de tant de douleur
par le simple fait
d'offrir une libation
aux Déesses et aux Dieux
de la Foi antique,
ainsi qu'à tous les Faunes
et qu'à toutes les Nymphes
qui sont tous rien moins
que des idoles!
Ô Atalante,
coureuse aux cuisses vigoureuses
et aux pieds de tempête,
ô toi qui sais
que les Dieux existent,
sois mon guide
dans l'élaboration de cet hymne
qui exige de l'aède
la sûreté de la démarche
et la conscience de bien faire
et d'agir pieusement,
en accord avec les lois universelles!
Et au moment de parvenir
au zénith paroxystique
de mon ode,
Atalante de me donner
son bras d'aurore,
ferme par nature,
fidèle par essence
et aussi splendide que le soleil
qui naît en mer,
comme Aphrodite!
LA CITHARE FRANGEE DE FLAMMES
RECUEIL INEDIT. 25 AOUT 2006