La Voie de Dionysos


À chacun de tes pas d'amour,
la bannière sacrée de la République d'Athènes
bat et claque au vent ardent de l'été
comme si de ta démarche de feu
dépendait le sort de l'empire athénien,
comme si mille soleils
explosaient dans les pommes puniques,
comme si mille pastèques éclataient
et leur sang se répandait
sur tous les lauriers,
sur tous les basilics!


Comment, par d'autres mots,
exprimer ma manière de t'appartenir,
comme le bois appartient au feu
qui le consume?


Oui, tu es ma flamme,
la flamme qui est à moi
comme l'arbre est à son écorce
et à ses propres feuilles!


Or, tu es mon abeille,
l'abeille bienheureuse
qui vient butiner ma sève
dans mon calice,
celle à qui j'enseigne la beauté
en lui livrant mon parfum!


Mon sang bouillonne,
m'éveillant à la terre, à ses jardins
et au ciel,
quand je sens ta présence,
même de loin,
quand la pensée de toi m'inonde,
comme le Nil inonde l'Egypte!


Jamais je ne voudrais secouer ce joug,
ton joug!


Car c'est dans l'amour
qu'est la liberté!


Et c'est de l'amour
que naît le Saint
ou l'Homme Parfait,
celui qui suit la voie du milieu,
autrement dit le sentier de paix
qui mène au Pausilippe,
c'est-à-dire à l'oubli du chagrin!


Donc, le chemin du fils de l'amour
n'est autre que la voie de la joie,
la Voie de Dionysos!


ENDYMION ET LA LUNE

RECUEIL INEDIT. JUILLET 2006