À la Joyeuse

Ô dame plus altière
que tous les cyprès,
plus douce que toutes les roses
et plus suave
que le miel d'oranger,
en vous siègent
aménité, affabilité, urbanité,
courtoisie, mansuétude,
prodigalité
et seigneuriale hospitalité,
toutes vertus communes aux anges
et aux dames nobles!


Vous êtes maternelle comme Marie,
dont vous portez le nom sacré,
et pécheresse comme Eve!


Or, la voie que vous avez choisie
est la voie d'amour
jonchée de tulipes de Mai,
la plus ardente de toutes,
bien que semée de périls
de guerre et de folie!


C'est pourtant la voie la plus juste,
celle qui mène
à l'amour de Marie
pour son Fils,
le Préservateur de l'Être,
Celui que les Hindous
adorent sous la forme de Vishnou
et en Qui les chrétiens
reconnaissent le Messie!


Car en vous, Madame,
je retrouve la mère et l'amoureuse,
la femme lourde de fruits
et la vierge libre du joug!


Et vos baisers sont
les soleils de la maternelle maturité
et les lunes d'une jeune fille des champs,
blonde comme les blés
à la Saint Jean!


C'est pourquoi, je vous prie,
ô dame allègre, gaie et joyeuse,
de m'accorder, s'il vous plaît,
la bague que vous portez
à votre main droite!
Car en son chaton
paraît en filigrane
l'image sainte
de l'Archange Gabriel
bénissant l'Amour de Marie!


Oui, rendons-nous à la cathédrale
où vous me donnerez cette bague
et moi je vous donnerai la mienne,
celle dont le chaton
porte la sainte icône
de Marie-Madeleine!


Et cet échange scellera
notre alliance
devant Dieu, tous les saints
et tous les hommes!

MELEES D'AMOUR

RECUEIL INEDIT. FEVRIER 2005