Le Fauve aux Yeux d'Améthyste
Tes grands yeux
semblables à des améthystes indiennes
me caressent de leur lumière dorée
sans me blesser d'aucune façon!
C'est la preuve infaillible
de ta douceur de jeune femme
épanouie sous un portique
de villa romaine,
entre les rhododendrons et les lauriers,
parmi les lotus et les roses!
Et l'eau de tes prunelles
est si riche et si opulente
que des poissons y nagent
comme dans un lac,
sous une pluie de nénuphars,
cependant qu'un choeur de Naïades
y chantent en dansant
un hymne d'actions de grâces
à la Déesse de l'eau!
Et tu caches ton corps
sous une peau de léopard
particulièment moelleuse
et qui suggère que tu es toi-même
un bel animal
de la jungle siamoise,
un de ces fauves
dont l'existence est une bénédiction
pour la forêt
et pour les anachorètes qui y vivent!
C'est pourquoi ces derniers sont
tes amis, tes frères
et tes amoureux
et qu'à ton tour,
tu es leur maîtresse de sapience!
Et moi-même, tel un bonze
qui a appris des anciens
l'art de maîtriser les forces sauvages,
je te caresse sans crainte!
Car, si je suis libre en tout,
je suis pourtant
esclave de l'amour!
LES ENFANTS DE LA LUNE
RECUEIL INEDIT. JANVIER 2007