La Hanche d'Or


La grandeur de ta croupe
ne nuit point à sa beauté,
car, ainsi faite,
elle nous transporte
comme un vent du Sud
dans un univers à part
où le seul mage est Hermès,
le dieu de la rhétorique affirmatrice
et la seule déesse
la surnaturelle coureuse Atalante
qui nous enseigne l'irrécusable grâce
et la divine bonté
d'un plumage de cygne
ondoyant dans le lac du silence!


Or, tu me sembles être,
toute entière,
un présent de Mercure,
le plus merveilleux
et le plus bienveillant
des dieux,
un présent que je trouvai
dans les flammes de mon désir
et qui agit à mon égard
à la façon d'un tisonnier
dans un âtre vaste comme le monde
et où mijote le bois d'un olivier
planté sur le roc du Parthénon par Athéna
et envié par Neptune-Poséidon,
le dieu de la mer
et des entrailles de la terre
que, de temps en temps, il fait trembler,
voulant de la sorte
marquer son dépit
de n'avoir pas été préféré par les Athéniens
à Minerve
comme dieu tutélaire
de l'Attique!


Oui, j'ai à la place du coeur
un violon d'or
ou, plutôt, une cithare
aussi douce que la cithare d'Apollon,
le dieu précisément
qui présida à la construction
de l'ode ici présente
et que je te dédie,
ô jeune femme
à la hanche d'or!


LES ENFANTS DE LA LUNE

RECUEIL INEDIT. JANVIER 2007