La Quête de la Bonne Fortune
Ô maternelle femme,
mon coeur et mon esprit,
ô divine présence en moi,
au sortir de ton utérus
j'ai entrepris la quête
de ma reine de Mai,
c'est-à-dire de mon âme solaire!
Oui, dès ma naissance,
je suis parti en un voyage d'exploration
qui devait me conduire
de l'Atlantique au Pacifique,
à travers l'Amazonie de ton brun pubis
où j'ai fait la rencontre
d'Artémis-Dictynna
et d'Aphrodite de Paphos,
de Héra et de ses rivales
Europe, Danaé, Sémélé, Léda et Io,
de Déméter
et de sa fille Perséphone,
d'Achille et de Penthésilée,
d'Héraclès et de la Reine des Amazones,
la vaillante et belle Hippolyte,
d'Athéna et de la Méduse,
de la Madone de la Pietà
et de la chinoise Kouan-yin,
la Kannon des Nippons,
Celle qui écoute avec bienveillance
les prières et les pleurs
de nous autres mortels,
et, enfin, de Lakshmi,
la Déesse de la Bonne Fortune,
Celle qui sait exaucer
nos voeux les plus secrets,
pourvu que nous offrions,
sur ses autels,
du lait, de l'huile et des fleurs
et que nous allumions en son honneur
des lampes en terre cuite
lors du Divali, le nouvel an hindou!
Or, c'est la main de Lakshmi,
cette jeune et belle femme,
qui fut la récompense de mes travaux,
aussi pénibles presque
que ceux c'Hercule
qui ne fut même pas
épargné par la folie!
Mais avant que je ne me couche
dans un lit d'airain,
avec, à mes côtés, la Fortune,
j'ai dû affronter le dragon
des passions inférieures,
ainsi que le vautour noir
de la mort spirituelle
ou de la décrépitude morale,
toutes choses qui tant tourmentent
le héros moderne!
Dans cet affrontement ultime,
j'ai bénéficié de l'aide
de la magicienne Calypso
qui, après ma victoire
sur moi-même,
voulut me garder sur son île!
Mais je l'ai quittée
afin de retrouver
ma Bonne Lakshmi,
ma Bonne Chance!
LE JASMIN DE JUDEE
RECUEIL PUBLIE CHEZ ENCRES VIVES. SEPTEMBRE 2007