La Sangria


Je bois les nues de l'aurore
Pareille à des oranges
Dont le jus serait
Le Commencement du Rêve
De la Réalité Magicienne,
Musicienne et Poétesse!


Magie menant du monde des morts
A la terre des vivants,
Musique de l'Immortalité,
Poésie des vaches célestes,
Voilà le Triple Principe
A l'oeuvre de par les mers,
Dans les Cieux,
Sous la glèbe,
du Tartare à l'Élysée
Et aux Îles des Bienheureux,
Du Portugal à l' Inde
Et aux Moluques,
De Quito à Tahiti,
De Patagonie au Détroit de Berring,
Dans le fleuve Sénégal
Et dans l'Orénoque!


Quand la Bien –Aimée
Oscille sur une invisible escarpolette,
La Porte des Enfers se referme
Pour toujours
Et le calice d'amertume
Devient une coupe de vin doux
Mêlé de fruits aromatiques!


Or, dans la sangria
Que tu me versas à boire
Une nuit de printemps
Dans une coupe de rubis,
J'au vu la rose à cent feuilles
De ta vulve
S'ouvrir comme une Immanence
Qui était la Vie elle- même
S'épanouissant comme un champignon géant
A cheval sur un atoll
Du Pacifique!


LES FORGES DE LA LUNE

RECUEIL INEDIT