La Sahraouie
Je voudrais plonger ma main
dans le fer bouillant
de tes fesses,
là où ton coeur,
plus fort que le Néant,
bat de plein fouet,
au plus profond de ton bassin!
Je voudrais me jeter
la tête la première
dans le cuivre chaud
qui remplit l'athanor
de tes hanches,
creuset où se rencontrent
toutes les sociétés possibles
chacune avec ses métaux particuliers
se mélangeant avec ferveur
sous l'action du feu ardent
venant de ta vulve,
centre radiant de ton âme!
Ô Belle Sahraouie,
ronde de partout,
en te balançant
ne gagnes-tu pas
le paradis terrestre
que gouvernent
l'argent en ébullition
de ton sein
et l'or en fusion
de ta croupe?
L'alchimie du verbe
n'est pas une phrase vaine,
car elle est
le métal de ta matrice
où tu conçois
les anges et les Cupidons,
et la ductilité de ton utérus
où tu prépares
la nouvelle enfance
du monde!
Ô Jouvencelle sahraouie,
bénie d'entre toutes
les jouvencelles d'Afrique,
tu as quitté
toute hypocrisie
dans ta lutte d'affranchissement
des lois iniques
régissant la Terre
et tu as abandonné
toute réserve
dans ta guerre de libération
du carcan de la Mort
qui te serre
de tous les côtés!
Ces hanches,
dont la rondeur
te rend si fière,
ne sont-elles pas
le plus puissant démenti
et la défaite la plus entière
de l'Enfer
où on semble
vouloir te condamner?
Tes cheveux de jais
et tes yeux violets et ton teint d'albâtre
ne flagellent-ils pas
le plus féroce
des Satans?
Tu es la bonne fée
du Sahara,
porteuse du Coran de l'Amour
et de l'Évangile de l'Union!
Bien en chair
sans être difforme,
tu offres un sanctuaire sûr
à l'homme persécuté
pour sa passion amoureuse
et tu ouvres tes bras roses
à l'Amant véritable
que tu ne fais pas souffrir
sans raison!
Tu es l'améthyste
qui préserve l'homme immortel
du vertige de l'irréalité
et le diamant
qui guérit
de la morsure de certaines femmes
froides comme des serpents!
Car tu es
le feu des dunes du Désert
et leur forme harmonieuse
et bienveillante!
MUSIQUE DE PALME
RECUEIL INEDIT