L'Anneau de Salomon
Quand je serai mort,
il ne subsistera de moi que ton nom,
ô ma Bien-Aimée
qui es l'Europe de mes chagrins,
l'Asie de mes plaisirs,
l'Afrique de mon allégresse,
l'Israël de ma harpe,
l'Irak de mon luth,
l'Ispahan de mes cantiques,
la Cachemire de mes hymnes!
Et sur mon tombeau,
tu brûleras comme un rosier en flamme,
semblable au buisson ardent de Moïse
et vers toi s'envoleront
les papillons de la nuit,
cependant que les rossignols
pleureront notre amour
à laquelle seule la mort
aura mis un terme définitif!
Ô ma duchesse, Reine de mon âme,
si j'ai tant célébré ta vulve de gloire,
semblable à l'anneau de Salomon,
c'est que j'ai appris d'Omar Khayyâm,
mon maître à respirer,
que le jour que nous passons sans amour
est le jour le plus perdu pour nous
qui ne sommes sûrs de rien,
même pas du lendemain!
Oui, le jour le plus beau est toujours
le jour d'aujourd'hui,
le jour présent
où nous disposons
comme antidotes aux souffrances
causées par le temps,
du vin des prunelles de notre Bien-Aimée,
du musc de sa chevelure,
du rubis de ses lèvres,
de la grappe de ses seins
et des délices de ses hanches,
plus savoureuses que la pain qui dore
au four de la passion de vivre,
seule passion véritable,
reconnue par le sage!
LA MEDINE DES DESIRS
RECUEIL INEDIT. DU 16 AU 22 MARS 2007